Lanmeur, l’intégrale 2
J’en suis sûr maintenant : Christian Léourier fait partie des locomotives de la SF francophone.
Du fond, des questionnements ethnologiques, sociologiques, et surtout un scénario solide dans un roman de SF francophone, où trouver un cocktail aussi excitant sinon dans le catalogue ambitieux d’un petit éditeur ?
Je pourrais ajouter la dimension poétique.
Sciemment absente du premier volet, afin de mieux servir la description d’un univers sans pitié où domine la notion de survie, elle confère aux deux suivants davantage d’onctuosité, laquelle nous rend d’autant plus attachants les univers et les cultures décrits.
En éveillant en nous de l’affection pour ces mondes, l’auteur nous sensibilise encore mieux aux dommages causés par l’arrivée des Lanmeuriens ; par leur présence imposée à des populations plus primitives qui ne demandaient rien.
Le cycle traite magistralement des travers de la colonisation. Même si le Rassemblement apporte parfois quelques bienfaits aux civilisations qu’il rattrape, il les défigure à chaque fois de manière irréparable, quelque soit l’intention des colons impliqués, à titre individuel.
La réaction des autochtones, face à l’envahisseur, varie d’un monde à l’autre. Et c’est là que réside tout le charme de la série. Les réponses apportées sont d’une justesse remarquable, elles résonnent à la perfection avec chaque culture.
Le cycle vient tout juste de recevoir le Prix Spécial du Grand Prix l’Imaginaire 2013. Bravo à son auteur, ainsi qu’à l’éditeur. Amplement mérité, une fois n’est pas coutume pour un prix littéraire.
J’attaquerai le tome 3 sitôt reçu dans ma boîte aux lettres. D’ici-là, changement d’univers. Un petit Rivière Blanche, histoire de varier les plaisirs.